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Chronique dans le sous-solTrente ans dans la vie de Dominique, c'est loin d'être reposant. Des histoires aussi touchantes que rocambolesques racontées avec humour et sincérité.

Ah qu’on est bien chez soi! (Un best-seller assuré, 2e partie)

Par • 21 mai 2008 à 0:00

Ce texte fait suite une autre chronique (1ère partie)

 

Le jour «J» était arrivé.  Nous emménagions dans notre somptueux loft.  Toutes les rénovations devaient être complétées et nous étions fin prêts à nous installer.  Nous montâmes alors à l’étage et insérèrent la clé dans la serrure.  Nous ouvrîmes la porte… Nous sommes demeurés bouche bée.  Nous n’en croyions pas nos yeux.  Ce n’était pas possible.  Et le cauchemar débutait…

 

L’endroit n’avait pas changé d’un iota.  Les murs étaient encore vert hôpital, la porte du logement avait encore une petite fenêtre avec une grille, les enseignes « Salle d’attente » et « Toilettes » étaient toujours fixées au mur.  Je vais diviser l’énumération en plusieurs phrases puisque la liste est assez exhaustive… Le panneau électrique était toujours à découvert au milieu d’un trou béant dans le mur où ressortaient une multitude de fils électriques, la céramique dans la salle de bains était à moitié sur le mur, l’autre moitié dans le fond du bain, aucune moulure n’était installée et le plancher de « bois franc » se décollait au fur et à mesure qu’on posait le pied dessus.  La consternation!  Le propriétaire était mieux d’avoir une bonne explication.  Devant ce choc, mon coloc Nicolas et moi avons pris un certain temps à réaliser que… oh! il n’y avait pas de cuisine!  Nous devions avoir une cuisine tout équipée avec poêle et réfrigérateur inclus comme il était indiqué sur le bail, mais rien!  Aucun poêle, aucun frigo.  Même pas de pièce conçue à cet effet.  Pas de prises électriques conçues sur mesure, pas d’armoires de cuisine ni de lavabo; rien!  On regarde ensuite vers la petite chambre à coucher pour constater qu’aucune porte n’a été installée et que les deux fenêtres géantes sur les deux murs donnant sur le reste de l’appartement étaient toujours là!  Que devions-nous faire avec cela?  Installer des rideaux dans la chambre pour l’isoler du salon?  Non mais!

 

Ce n’était qu’un début.  Après avoir confronté le propriétaire et obtenu une promesse formelle de sa part comme quoi tout le travail allait être fait dans les prochaines semaines, il ne restait plus qu’à prendre notre mal en patience.  Nous étions loin de nous douter qu’en plus de ces désagréments, nous allions devoir subir des choses encore pires!  Les jours passèrent et chacun d’eux nous révélait un nouveau problème encore plus irritant  que le dernier.  Tout d’abord, il n’y avait pas de sonnette de porte à l’extérieur du bâtiment donc impossible de savoir que quelqu’un est en bas.  À chaque fois qu’un ami venait nous rendre visite, il devait nous appeler une fois rendu chez nous pour que nous descendions lui ouvrir la porte.  Un vrai plaisir!  Puis quelle ne fût pas notre surprise de remarquer que nous ne recevions jamais de courrier.  Pourquoi donc?  Parce qu’aucune boîte aux lettres n’avait été installée!  Et dans ces cas-là, le facteur n’a pas le droit de laisser le courrier par terre, dehors, devant la porte du building.  Donc pour récupérer notre courrier, nous devions aller au bureau de poste le plus près qui se situait plus ou moins à trente minutes de marche de chez nous.

 

Puis vint la journée du lavage.  Il était clairement indiqué sur le bail qu’une buanderie était aménagée dans le bloc à l’usage des locataires.  Mais encore une fois; rien!  Aucune laveuse ou sécheuse n’apparaissait dans le building.  Le proprio nous a gentiment expliqué que puisque nous étions les premiers et, pour le moment, les seuls locataires du bloc, il ne voulait pas investir pour l’achat de tels appareils.  Jusque là, aussi frustrant que tout cela pouvait être, nous n’avions pas encore fini d’être surpris.  En fait, par souci d’économie, lorsque le propriétaire fermait son magasin situé juste en-dessous de notre appartement, il coupait l’électricité dans tout le reste du bloc sauf dans notre logement.  Nous devions alors nous promener avec une lampe de poche pour retrouver notre chemin jusqu’à la sortie lorsque nous quittions l’appartement.  D’ailleurs, quand les techniciens de Vidéotron sont venus pour nous installer le câble, le courrant n’était toujours pas présent dans le reste du bloc, les obligeant eux aussi à devoir effectuer leurs travaux d’installation à la lampe de poche.  Évidemment, le filage et le système électrique étaient si désuets et mall conçus qu’après quatre heures d’ouvrage, ils ont lancé la serviette.  Les techniciens sont partis en beau fusil après avoir travaillé toutes ces heures pour rien… dans le noir! Heureusement, Bell a pu au moins nous donner accès au téléphone après avoir payé pour l’installation qui, évidemment, a duré plusieurs heures.

 

Puis les jours passèrent sans que personne ne vienne pour faire des rénovations.  On continue la routine.  Je me lève, je vais m’acheter un déjeuner au resto à défaut de pouvoir m’en préparer un à la maison puis je reviens chez moi.  Je me décide à prendre une douche en faisant attention qu’une tuile de céramique ne me tombe pas sur la tête.  Mais une tuile sur la tête, c’est rien quand de toute façon, une journée sur deux, il n’y a pas d’eau chaude…

 

Suite la semaine prochaine…

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5 Réponses »

  1. J’ai hâte d’arriver au boutte de la poursuite… Parce qu’avec une histoire comme ça, ya sûrement une poursuite au civil à la fin !

  2. Bravo, Dominique. Tu nous livres un palpitant thriller prouvant que, tristement, la réalité dépasse souvent la fiction… Vite, la suite, s.t.p. !

  3. Moi je dis que ça peut pas être vrai tout ça! Je te connais et je sais que tu as beaucoup d’imagination, haha! Je commence à croire que c’est impossible qu’un tel propriétaire puisse être aussi insensible aux simples requêtes d’autres êtres humains! En tous cas, tout ce que j’espère si c’est vrai c’est que tu sois pas resté là trop longtemps…. j’ai hâte à la suite!

  4. Je n’ai pas de misère à croire cette histoire (bien qu’elle soit incroyable). Mais il y a vraiment des propriétaires imbéciles (des locataires aussi, dois-je spécifier). Mais ce récit est le comble! Comme tout le monde, je n’attends que la suite, ou la poursuite comme dit diorama96!

  5. Je vous jure que c’est 100% vrai. Et le meilleur reste à venir. Quant au propriétaire; il est de ce genre de gens qui tient beaucoup, beaucoup à son argent… Je crois que c’était même dans sa religion d’être si prêt de son fric… héhéhé

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