DimancheMatin.com | L'ART de bien commencer la semaine...   

Call-TV, ou le nouveau pas en avant de la connerie télé (Deuxième partie)

Par • 21 juillet 2009 à 9:26
Si la plupart des jeux semblent faciles à première vue, d’autres s’avèrent plus difficiles et sont présentés parfois pour donner le change, mais toujours dans le but de faire croire aux spectateurs qu’ils peuvent trouver les bonnes réponses et gagner, ce qui les encouragent davantage encore à appeler.
Mais d’autres tactiques pour escroquer le public sont employées par les créateurs de l’émission, afin d’obtenir le maximum de revenus. Par exemple, pour les jeux avec choix de réponses multiples, les premières réponses se révèlent faciles, et les lots des gagnants plutôt modestes. Lorsqu’au cours du jeu, le lot augmente, les spectateurs se disent qu’avec les réponses déjà trouvés, qu’ils pourront gagner facilement et ils appellent en masse. Erreur! Les réponses qui restent se révèlent bien plus difficiles, et souvent tirés par les cheveux.
Par exemple, dans le cas du jeu où il fallait trouver des prénoms féminins possédant la lettre A, les réponses faciles sur la liste de l’animatrice étaient Marie, Caroline et Patricia, mais vers la fin, parmi les réponses plus difficiles et introuvables, que l’animatrice a dévoilé à la fin du jeu, on retrouve Bahar et Radmila, ce qui, avouons-le, a de quoi nous laisser perplexe. Dans un cas similaire où le but du jeu était de trouver des prénoms masculins avec la lettre A en deuxième position, on retrouvait parmi les bonnes réponses des noms connus comme Marc, Laurent, Jacques et David, mais aussi des prénoms introuvables et non-québécois comme Pancho, Hakan, Gabor, Darko, Lamar et Nanno. Sur ces six prénoms, 3 d’entre eux ne sont même pas répertoriés en France, et 5 ne le sont pas au Québec (une seule personne au Québec porte le nom d’Hakan qui est un prénom scandinave).
C’est du pareil au même avec les marques de voitures comportant la lettre A. On retrouve des bonnes réponses impossibles à trouver, sous prétexte que  »ça se trouve sur Google » rétorque l’animatrice avec un sourire dissimulant un sabre, comme Gorgward, Trabant, Intermeccanica et Isotta-Fraschini.
La stratégie des concepteurs de  »Call-TV » est donc simple: chercher des réponses dans les autres versions (suédoise, arabe, allemande, italienne, etc..) de l’émission pour remplir les 4-5 dernières cases, afin d’être sûr que le public ne puisse trouver toutes les réponses.
Pour ce qui est des jeux d’équations mathématiques, les réponses ne correspondent jamais aux équations posées, sauf dans une logique autre que celle imaginée par les concepteurs des jeux, de quoi défriser le meilleur des mathématiciens. Soulignons d’ailleurs que pour ces jeux de calculs mathématiques, seule la réponse est fournie aux téléspectateurs, l’animatrice ni n’explique ou n’illustre la marche à suivre pour arriver logiquement à cette  »bonne réponse ».
Pourtant, certaines personnes sur des blogs ont tenté de résoudre ces équations mathématiques, et de trouver le cheminement pour parvenir aux réponses dévoilées par les animatrices. Ces personnes ont décelés des chiffres romains cachés dans l’équation, mais qui ne sont pas tous utilisés pour rajouter à l’embrouille des calculs (ex. le D qui veut dire 500 n’a pas compté dans un jeu). Pire encore, dans certains cas, la craie affichée à l’écran peut être incluse ou non dans un jeu de calcul, tout dépendant du bon gré des concepteurs.
Voilà donc la preuve que la logique mathématique n’a rien à voir avec les bonnes réponses dévoilées durant les émissions, toujours dans le but d’engranger un maximum de profits, afin de profiter des naïfs qui téléphonent ou envoient plein de messages texte pour participer, et qui croient pouvoir gagner les lots en argent affichés au bas de l’écran.
Le système informatisé qui contrôle les appels des participants est censé, selon le site web du jeu, sélectionner les appels entrants en studio au hasard, pour tout les types de jeu. Cependant, il est clair, après avoir vu l’émission pendant une semaine, que cette sélection aléatoire est bidon.
Effectivement, les chances d’être sélectionné par le biais du mécanisme de hasard dépendent de la variante du jeu actuellement employée. Si le jeu est plus difficile où avec de multiples réponses possibles, le volume d’appels entrant en studio est, comme par hasard, plus élevé, et la majorité des gens, qui parviennent à avoir la ligne pour avoir une chance de gagner, donne souvent une mauvaise réponse et ne gagne pas, et c’est encore plus évident quand le lot est élevé.
En revanche, si un jeu ne comportant qu’une seule réponse se veut plus facile, le volume d’appels entrants en studio est contrôlé en fonction des montants du lot, et du temps imparti qui reste à l’émission, toujours pour que les producteurs se remplissent les poches avec votre argent. Ainsi, quand le jeu est présenté en début d’émission, et avec un lot correspondant à une somme dérisoire (ex. entre 150 et 300$), un volume  »raisonnable » d’appels entre en studios, et certaines personnes gagnent régulièrement. Mais si le jeu est présenté durant le derniers tiers de l’émission, alors que le lot est de plus de 1000$, l’animatrice fait du remplissage (parfois pendant 20 minutes) en jacassant pour supplier les téléspectateurs de téléphoner (les animatrices affirment souvent ne pas vouloir quitter l’émission sans avoir donné le 1000$), pendant que le système filtre les appels et les SMS pour ne laisser entrer qu’une seule personne en studio qui, comme par hasard, donne la bonne réponse (Ben oui, c’était facile!) et gagne le gros lot à la toute fin de l’émission, ou quelques minutes avant, le temps de jouer à un autre jeu facile où le montant à gagner est très bas.
C’est sans compter également les innombrables erreurs, qui se produisent pendant le déroulement des jeux, et qui font la joie des amateurs de  »bloopers » ou qui font rire jaune un autre public. De nombreuses vidéos de ces erreurs, mais aussi d’autres, portant sur les incohérences dans les jeux, peuvent être facilement trouvables sur YouTube.
Je vais cependant en nommer deux, rien que pour montrer à quel point les concepteurs rient du monde en les considérant comme des incultes. Dans un jeu où trois cartes de carreaux sont à l’écran, les téléspectateurs sont invités à compter tous les carreaux qui apparaissent et d’en calculer le total. Or, comme les cartes étaient présentées à l’écran comme un éventail, certains petits carreaux étaient dissimulés sur le côté des cartes aux spectateurs. Et pour rajouter l’insulte à l’injure, il fallait compter chaque carte comme un carreau dans l’équation, (depuis quand les cartes ont la forme d’un carreau, je vous le demande?) pour arriver au total correspondant à la bonne réponse dévoilée par l’animatrice.
Deuxième exemple: dans un jeu vraiment bizarre où apparaît l’image d’un homme étrangement penché, les spectateurs doivent découvrir  »qu’est-ce que cette homme est en train de faire? ». Avec une question aussi vague (et stupide), qui laisse place à de multiples interprétations, les spectateurs n’ont qu’une infime, sinon aucune chance de gagner. Bien que de nombreuses personnes aient réussi à obtenir une ligne téléphonique en studio, aucune n’a évidemment pu trouver la bonne réponse, même si le lot avait augmenté au cours du jeu.
Ce n’est là qu’un aperçu sommaire des moyens employés par les producteurs et les créateurs de  »Call-TV » pour escroquer  »le pauvre monde ». On pourrait rajouter également qu’il est impossible de vérifier si tous les gagnants ont été payés, ni de savoir si ceux qui ont appelés quand la ligne était occupée, ne sont pas chargés du 1$ par appel à chaque fois, selon les règlements de l’émission. On sait par contre que certains participants, qui ont réussi à avoir une ligne en studio avec les animatrices, ont été coupés durant l’émission sans explications, avant d’avoir pu donner leur réponse, et même que certains appels sont pré-sélectionnés, de façon à pouvoir trier ceux qui donnent les bonnes réponses et ceux qui donnent les mauvaises réponses, afin que la durée du jeu déterminée soit respectée, et le nombre de gagnants contrôlé, toujours pour une question d’emmagasiner plus de revenus.
En bref,  »Call-TV » est comme un casino: c’est toujours celui qui tient la table qui est sûr de gagner, même s’il vous fait croire le contraire. Qu’on aille volontairement au casino et qu’on en ait conscience, passe encore, mais lorsque ce principe envahit votre télévision, on peut se demander jusqu’où la soif de profit des décideurs s’arrêtera-t-elle?
Dans la troisième partie et dernière partie de cet article, vous verrez à quel point cet émission n’est pas du goût de tout le monde au plan éthique et moral, mais aussi comment les producteurs et concepteurs de  »Call-TV » réussissent pour l’instant à contourner les lois pour se protéger légalement des poursuites.

Cliquez ici pour lire la première partie de cet article…

Si la plupart des jeux semblent faciles à première vue, d’autres s’avèrent plus difficiles et sont présentés parfois pour donner le change, mais toujours dans le but de faire croire aux spectateurs qu’ils peuvent trouver les bonnes réponses et gagner, ce qui les encouragent davantage encore à appeler.

Mais d’autres tactiques pour escroquer le public sont employées par les créateurs de l’émission, afin d’obtenir le maximum de revenus. Par exemple, pour les jeux avec choix de réponses multiples, les premières réponses se révèlent faciles, et les lots des gagnants plutôt modestes. Lorsqu’au cours du jeu, le lot augmente, les spectateurs se disent qu’avec les réponses déjà trouvées, qu’ils pourront gagner facilement et ils appellent en masse. Erreur! Les réponses qui restent se révèlent bien plus difficiles, et souvent tirées par les cheveux.

Par exemple, dans le cas du jeu où il fallait trouver des prénoms féminins possédant la lettre A, les réponses faciles sur la liste de l’animatrice étaient Marie, Caroline et Patricia, mais vers la fin, parmi les réponses plus difficiles et introuvables, que l’animatrice a dévoilées à la fin du jeu, on retrouve Bahar et Radmila, ce qui, avouons-le, a de quoi nous laisser perplexe. Dans un cas similaire où le but du jeu était de trouver des prénoms masculins avec la lettre A en deuxième position, on retrouvait parmi les bonnes réponses des noms connus comme Marc, Laurent, Jacques et David, mais aussi des prénoms introuvables et non-québécois comme Pancho, Hakan, Gabor, Darko, Lamar et Nanno. Sur ces six prénoms, 3 d’entre eux ne sont même pas répertoriés en France, et 5 ne le sont pas au Québec (une seule personne au Québec porte le nom d’Hakan qui est un prénom scandinave).

C’est du pareil au même avec les marques de voitures comportant la lettre A. On retrouve des bonnes réponses impossibles à trouver, sous prétexte que  »ça se trouve sur Google » rétorque l’animatrice avec un sourire dissimulant un sabre, comme Gorgward, Trabant, Intermeccanica et Isotta-Fraschini.

La stratégie des concepteurs de  »Call-TV » est donc simple: chercher des réponses dans les autres versions (suédoise, arabe, allemande, italienne, etc..) de l’émission pour remplir les 4-5 dernières cases, afin d’être sûr que le public ne puisse trouver toutes les réponses.

Pour ce qui est des jeux d’équations mathématiques, les réponses ne correspondent jamais aux équations posées, sauf dans une logique autre que celle imaginée par les concepteurs des jeux, de quoi défriser le meilleur des mathématiciens. Soulignons d’ailleurs que pour ces jeux de calculs mathématiques, seule la réponse est fournie aux téléspectateurs, l’animatrice ni n’explique ou n’illustre la marche à suivre pour arriver logiquement à cette  »bonne réponse ».

Pourtant, certaines personnes sur des blogs ont tenté de résoudre ces équations mathématiques, et de trouver le cheminement pour parvenir aux réponses dévoilées par les animatrices. Ces personnes ont décelé des chiffres romains cachés dans l’équation, mais qui ne sont pas tous utilisés pour rajouter à l’embrouille des calculs (ex. le D qui veut dire 500 n’a pas compté dans un jeu). Pire encore, dans certains cas, la craie affichée à l’écran peut être incluse ou non dans un jeu de calcul, tout dépendant du bon gré des concepteurs.

Voilà donc la preuve que la logique mathématique n’a rien à voir avec les bonnes réponses dévoilées durant les émissions, toujours dans le but d’engranger un maximum de profits, afin de profiter des naïfs qui téléphonent ou envoient plein de messages texte pour participer, et qui croient pouvoir gagner les lots en argent affichés au bas de l’écran.

Le système informatisé qui contrôle les appels des participants est censé, selon le site web du jeu, sélectionner les appels entrants en studio au hasard, pour tout les types de jeu. Cependant, il est clair, après avoir vu l’émission pendant une semaine, que cette sélection aléatoire est bidon.

Effectivement, les chances d’être sélectionné par le biais du mécanisme de hasard dépendent de la variante du jeu actuellement employée. Si le jeu est plus difficile ou avec de multiples réponses possibles, le volume d’appels entrant en studio est, comme par hasard, plus élevé et, la majorité des gens qui parviennent à avoir la ligne pour avoir une chance de gagner, donne souvent une mauvaise réponse et ne gagne pas, et c’est encore plus évident quand le lot est élevé.

En revanche, si un jeu ne comportant qu’une seule réponse se veut plus facile, le volume d’appels entrants en studio est contrôlé en fonction des montants du lot et du temps imparti qui reste à l’émission, toujours pour que les producteurs se remplissent les poches avec votre argent. Ainsi, quand le jeu est présenté en début d’émission et avec un lot correspondant à une somme dérisoire (ex. entre 150 et 300$), un volume  »raisonnable » d’appels entre en studios, et certaines personnes gagnent régulièrement. Mais si le jeu est présenté durant le derniers tiers de l’émission, alors que le lot est de plus de 1000$, l’animatrice fait du remplissage (parfois pendant 20 minutes) en jacassant pour supplier les téléspectateurs de téléphoner (les animatrices affirment souvent ne pas vouloir quitter l’émission sans avoir donné le 1000$), pendant que le système filtre les appels et les SMS pour ne laisser entrer qu’une seule personne en studio qui, comme par hasard, donne la bonne réponse (Ben oui, c’était facile!) et gagne le gros lot à la toute fin de l’émission, ou quelques minutes avant, le temps de jouer à un autre jeu facile où le montant à gagner est très bas.

C’est sans compter également les innombrables erreurs, qui se produisent pendant le déroulement des jeux, et qui font la joie des amateurs de  »bloopers » ou qui font rire jaune un autre public. De nombreuses vidéos de ces erreurs, mais aussi d’autres, portant sur les incohérences dans les jeux, peuvent être facilement trouvables sur YouTube.

Je vais cependant en nommer deux, rien que pour montrer à quel point les concepteurs rient du monde en les considérant comme des incultes. Dans un jeu où trois cartes de carreaux sont à l’écran, les téléspectateurs sont invités à compter tous les carreaux qui apparaissent et d’en calculer le total. Or, comme les cartes étaient présentées à l’écran comme un éventail, certains petits carreaux étaient dissimulés sur le côté des cartes aux spectateurs. Et pour rajouter l’insulte à l’injure, il fallait compter chaque carte comme un carreau dans l’équation, (depuis quand les cartes ont la forme d’un carreau, je vous le demande?) pour arriver au total correspondant à la bonne réponse dévoilée par l’animatrice.

Deuxième exemple: dans un jeu vraiment bizarre où apparaît l’image d’un homme étrangement penché, les spectateurs doivent découvrir « qu’est-ce que cette homme est en train de faire? ». Avec une question aussi vague (et stupide), qui laisse place à de multiples interprétations, les spectateurs n’ont qu’une infime, sinon aucune chance de gagner. Bien que de nombreuses personnes aient réussi à obtenir une ligne téléphonique en studio, aucune n’a évidemment pu trouver la bonne réponse, même si le lot avait augmenté au cours du jeu.

Ce n’est là qu’un aperçu sommaire des moyens employés par les producteurs et les créateurs de « Call-TV » pour escroquer  »le pauvre monde ». On pourrait rajouter également qu’il est impossible de vérifier si tous les gagnants ont été payés, ni de savoir si ceux qui ont appelés quand la ligne était occupée, ne sont pas chargés du 1$ par appel à chaque fois, selon les règlements de l’émission. On sait par contre que certains participants, qui ont réussi à avoir une ligne en studio avec les animatrices, ont été coupés durant l’émission sans explications, avant d’avoir pu donner leur réponse, et même que certains appels sont pré-sélectionnés, de façon à pouvoir trier ceux qui donnent les bonnes réponses et ceux qui donnent les mauvaises réponses, afin que la durée du jeu déterminée soit respectée, et le nombre de gagnants contrôlé, toujours pour une question d’emmagasiner plus de revenus.

En bref, « Call-TV » est comme un casino: c’est toujours celui qui tient la table qui est sûr de gagner, même s’il vous fait croire le contraire. Qu’on aille volontairement au casino et qu’on en ait conscience, passe encore, mais lorsque ce principe envahit votre télévision, on peut se demander jusqu’où la soif de profit des décideurs s’arrêtera-t-elle?

Dans la troisième partie et dernière partie de cet article, vous verrez à quel point cet émission n’est pas du goût de tout le monde au plan éthique et moral, mais aussi comment les producteurs et concepteurs de « Call-TV » réussissent pour l’instant à contourner les lois pour se protéger légalement des poursuites.

Par
Lire les 98 articles par

Cet article a été lu 5112 fois au total, 3 fois aujourd'hui

Une Réponse »

  1. Ce n’est que récemment que j’ai capté l’émission CallTV sur le canal V. L’appat du gain m’a attirée bien sur et j’ai placé plusieurs appels afin de tenter ma chance. Ce soir, 20 juin 2010, j’en ai eu marre de voir et surtout d’entendre toutes les stupidités débitées par l’hôtesse qui semblait mal à l’aise dans son rôle de « rempliusseuse » de temps. Je me suis demandée pourquoi moi aussi je perdais mon temps et mon argent avec une telle émission qui était certainement une arnaque carabinée. Alors je suis allée sur votre site et ai lu vos deux articles et les commentaires des lecteurs. Vous confirmez mes doutes. Je trouve cela dommage qu’on abuse ainsi de la crédulité des gens et de leur naïveté pour faire plus d’argent sur leur dos.
    Je suis contente qu’il y ait des gens comme vous qui dénoncent ce genre d’émissions..

Laisser un Commentaire