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Les Breastfeeders – Les matins de grands soirs (2006)

Par • 9 février 2007 à 10:39

L’heure est à l’élitisme, au kitsch et au quétaine dans la musique québécoise : il semble que si l’on refuse de se joindre à la masse pour se taper de la crap music à la Annie Villeneuve ou autres produits pré-emballés de Star Académie, on n’a d’autre alternative que Pierre Lapointe ou Stefie Shock, fiers descendants des Gainsbourg et compagnie. Alors quand souffle une bouffée d’air frais comme les Breastfeeders, on est contents d’ouvrir la fenêtre…

 

Déjà encensés par la critique lors de la sortie de Déjeûner sur l’herbe en 2004, les Breastfeeders ont été exposés à un plus large public par leur apparition sur la compilation Salut Joe, un hommage à Joe Dassin paru en 2005. Leur rock garage, un peu punk seventies sur les bords, et surtout crasseux et criard à souhait, est toujours d’une efficacité désarmante ; à moins d’avoir vos 74 ans la semaine prochaine et d’avoir adoré le dernier album de Jean Nichol, je vous défie de ne pas taper du pied à l’écoute du premier extrait, Funny funiculaire, ou encore Chanson pour Destinée. Bien sûr, on peut regarder le produit de haut, se dire que c’est agressif, décousu, pas original. Rien n’est plus faux : une écoute superficielle peut donner cette impression erronée, mais Les matins de grands soirs est tout simplement un album de party, à mettre le plus fort possible le plus souvent possible. Des airs simples, mais efficaces, qui vous rentrent dans le crâne à grands coups d’accords de guitare.

 

Évidemment, rien n’est parfait en ce bas monde : quelques moments de l’album sont peut-être superflus (redondante En dansant le Yah!), ou un peu trop éparpillés (la conclusion Septembre sous la pluie, qui est cependant l’une des plus contrastées), mais dans l’ensemble, le tout est contagieusement fou, pété et complètement déchaîné. Aucun compromis ici : dans le même genre, ils font de l’ombre aux Vulgaires Machins, et relèguent aux oubliettes (espérons-le) les rockeurs bidon pour coupes Longueuil comme Éric Lapointe. Comme ils le disent eux-mêmes, Tout va pour le mieux dans le pire des mondes.

 

En concert le 10 février au Centre d’Études Collégiales de Chibougamau. Vous n’avez pas d’excuses pour ne pas y être !

 

J’ai particulièrement aimé :
 – « Funny funiculaire »
 – « Chanson pour Destinée »
 – « Viens avec moi »

 

Note : ****

 

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