Paul à la pêche, Paul en appartement, Paul dans le métro… les bandes dessinées de Rabagliati sont à la mode et on les voit partout. Je devais m’initier au phénomène avant qu’il ne m’échappe. J’ai donc acheté Paul in the country, en guise d’entrée en matière, qui représente l’édition anglaise de Paul à la campagne. L’album anglais est moins dispendieux (approx. 5$) puisqu’il n’inclut pas l’histoire Paul apprenti-typographe, contrairement à l’album français. Voilà donc l’occasion rêvée, et pour pas cher, de connaître ce fameux Paul…

Après seulement quelques pages, je me suis arrêté, j’ai fixé le mur et j’ai compris le succès des albums de Paul. Non seulement les personnages sont tracés de sympathiques courbes noires, mais les paysages qui les entourent sont réels et évocateurs. Michel Rabagliati ne se contente pas de meubler ses cases de décors insipides. Tout est apprêté avec soin, dans les moindres détails. Du chandail des expos au journal Allo Police, en passant par la cannette de 7up. L’univers de Paul, c’est le nôtre. Et maintenant que je vis dans le quartier Rosemont de Montréal, nul besoin de vous dire que j’ai affiché un large sourire en reconnaissant l’urbanisme de mon coin.

Paul in the country, c’est l’histoire d’un Paul nostalgique qui repense à son enfance au fil d’une visite dans les Laurentides. Paul est émouvant (lorsqu’il s’en fait pour l’oiseau), Paul est drôle (lorsqu’il s’imagine la mort dramatique de ce même oiseau), Paul est vrai (tout le temps). Cet album résume l’art de raconter une histoire avec des images attendrissantes soutenues par un script solide. On sent l’autobiographie de Rabagliati à travers les pages. Je me répète, ça respire de vérité!

Voilà, moi aussi je suis initié à Paul… et fier de l’être!

À lire aussi :
– Critique de Michel Rabagliati – Paul a un travail d’été 
– Trois BD en vrac