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Chronique 11 questionsPourquoi poser 10 questions lorsqu'on peut en poser 11? Série d'entrevues colorées exclusives à DimancheMatin.com.

11 questions à Manon Massé, candidate pour Québec Solidaire

Par • 2 décembre 2008 à 20:20

Les Québécois sont de nouveau appelés aux urnes le 8 décembre prochain.  Afin de faire des choix éclairés, DimancheMatin a demandé à tous les candidats de la circonscription Sainte-Marie-St-Jacques de nous livrer leurs visions pour le Québec en répondant à 11 questions. Car pourquoi poser 10 questions quand on peut en poser 11!

Aujourd’hui Manon Massé, candidate pour Québec Solidaire.

01. Qu’est-ce qui vous a poussée à vous lancer en politique quand on connaît le cynisme de la population envers ses élus et le peu de pouvoir qu’a vraiment un député?

Ce qui m’a vraiment décidée, c’est le cynisme des gouvernements. Se lancer en politique était complètement fou. Ça m’a fouettée de voir que les anciens partis n’avaient aucune considération pour les gens. Je me suis dit que s’ils ne le font pas, alors on va s’en occuper.

02. Qu’est-ce qui vous a séduite dans Québec solidaire?

En fait, j’ai contribué à construire QS. Mais, ce qui m’a surtout séduite dans ce parti en construction, c’est de sentir que tous les grands acteurs des mouvements sociaux, qu’ils soient pour la justice sociale, issus du monde féministe, altermondialistes, écologistes ou étudiants, avaient envie de travailler ensemble pour se donner une voie pour changer les choses.

03. Étant une féministe engagée tout comme votre chef, Françoise David, craignez-vous de faire fuir une partie de l’électorat masculin?

Nous n’avons pas fait fuir les hommes dans notre parti, au contraire. Notre parti comprend autant de candidates que de candidats. Ce que la perspective féministe a rapporté surtout, c’est que des femmes sont venues en politique pour s’engager. Il est faux de penser que la recherche de l’égalité entre les hommes et les femmes ne fait du bien qu’aux femmes, au contraire, cela a apporté beaucoup aux hommes. Le féminisme ne cherche pas à diviser les forces progressistes mais à les réunir. Et à QS on réussit.

04. Que répondez-vous aux gens qui remettent en question le fait que Québec Solidaire ait deux chefs?

À QS on s’est donné cette structure parce qu’on a voulu qu’il y ait toujours une femme comme porte-parole du parti. Sachant que la sphère publique a surtout appartenu aux hommes, il fallait réagir. QS cherche à transformer les façons de faire et ça porte fruit parce qu’on présente au moins 50% de candidates. Par ailleurs, nous sommes des gens responsables. Nous savons que dans le cas d’un gouvernement solidaire majoritaire, il faudrait un ou une Première ministre. C’est pourquoi nous avons décidé que Françoise David deviendrait alors chef. Amir et Françoise divisent les dossiers en terme de représentation. Dans notre parti, on n’arrête pas de défendre la qualité de vie : cela vaut aussi pour les chefs. S’ils se divisent les dossiers cela leur donne plus de temps pour les approfondir, mais aussi plus de temps pour leur permettre de vivre avec leur famille. Notre direction n’a pas que deux têtes mais 16 têtes avec toute l’équipe de direction de QS qui comprend huit hommes et huit femmes dont deux ont accepté le rôle de porte-parole.

05. Outre les Libéraux, les Péquistes et les Adéquistes, Québec Solidaire et le Parti Vert sont les deux autres partis qui ont une crédibilité et des aspirations.  Voyez-vous les Verts comme une nuisance et avez-vous déjà considéré une alliance comme Option Citoyenne l’a fait avec l’UFP?

Lorsqu’on a fusionné la gauche au Québec, les Verts ont été invités à s’asseoir autour de la table et n’ont pas voulu y assister. Les voies de communications ont toujours été ouvertes. Je pense qu’au niveau des Verts il y a eu de l’ouverture, mais encore récemment, le chef des Verts a refermé cette porte. Québec solidaire a décidé de retirer son candidat dans Notre-Dame-de-Grâce pour permettre au candidat Vert d’augmenter ses appuis et peut-être de l’emporter. Ce n’était pas un cadeau! Nous voulions corriger par ce geste, la distorsion du système électoral qui ne permet pas à tous les votes de compter. C’est pourquoi nous voulons que le Québec se donne un mode de scrutin proportionnel et plus démocratique. Si le mode de scrutin avait été modifié, on aurait déjà des députés Verts et des députés Solidaires.

06. Dans votre comté de Ste-Marie-St-Jacques, si vous êtes élue, quelles seraient vos premiers projets afin d’améliorer la qualité de vie des habitants de quartier?

C’est clair que si j’étais élue, je m’attaquerais en priorité au transport en commun, au logement social et à l’aide sociale. J’affirmerais haut et fort mes positions à l’Assemblée nationale pour faire avancer tous les dossiers de QS. Mais pour vraiment réaliser le projet de société de Québec solidaire, il faut que QS prenne le pouvoir, et pour ça, le dernier mot revient à la population tout entière.

07. Que pensez-vous du départ du Grand Prix de Formule 1 de Montréal?

L’argent investi dans la course automobile pourra être investi ailleurs. C’est vrai que la course automobile attire du tourisme pendant une fin de semaine, mais nous avons démontré que nos grands festivals peuvent également attirer des touristes. Il faut faire preuve d’originalité. Les commandites consenties par le gouvernement pour attirer la F1 pourraient facilement être transférées à la culture. Par exemple, QS propose d’ouvrir tous les musées tous les dimanches de l’année ce qui coûterait seulement 5 millions$. Enfin, Québec solidaire est un parti écologiste. La course automobile est un sport qui va à l’encontre de nos valeurs.

08. Outre l’engagement communautaire et la politique, quelles sont vos passions et vos ambitions?

Quand on aura réussi à doter le Québec d’un gouvernement solidaire,   on pourra jouer notre rôle sur la scène internationale. Mes passions ont toujours été politiques, mais pas nécessairement partisanes. Le jour ou on aura un gouvernement qui s’occupe réellement du monde, les guerrières de la paix comme moi auront le temps d’aller au musée et de se promener dans la nature.

09. Que pensez-vous de la mesure fiscale proposée par Pauline Marois qui promet un chèque de 200$ à toutes les familles de la classe moyenne advenant son élection?

Je pense que c’est de la poudre aux yeux. Ce n’est pas un projet de société. C’est juste un cadeau d’élection. Quand le parti Québécois gouvernait il a aboli l’universalité des allocations familiales, 10 ans plus tard il propose de donner 200$ aux familles! Une vraie farce! Les coupures dans le budget de la santé par le Parti Québécois et les augmentations récentes des tarifs d’électricité coûtent plus aux familles que les 200$ promis par le PQ.

10. Comment passez-vous généralement vos vendredis soirs?

Il n’y a pas de généralité dans ma vie. Je suis engagée dans différentes choses, ce qui fait que les vendredis sont souvent occupés. Lorsque le temps me le permet, c’est un moment privilégié pour moi d’être à la maison avec ma blonde et les enfants.

11. Pourquoi devrions-nous voter pour vous dans Ste-Marie-St-Jacques et pourquoi voterions-nous pour Québec Solidaire?

Il n’y a qu’une seule raison. Ce qui va réellement faire la différence au Québec c’est Québec solidaire.

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