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Chronique 11 questionsPourquoi poser 10 questions lorsqu'on peut en poser 11? Série d'entrevues colorées exclusives à DimancheMatin.com.

11 questions à Klô Pelgag

Par • 8 septembre 2012 à 9:03

Klô Pelgag est une artiste originaire de Sainte-Anne-des-Monts. Adoptant un style musical bien à elle, Klô s déjà raflé plusieurs distinctions et sa carrière va bon train au Québec s’étant même permis quelques spectacles l’autre côté de l’océan. Dimanche Matin en a profité pour poser 11 questions à l’auteure-compositrice-interprète. Car pourquoi poser 10 questions quand on peut en poser 11?

1. À quand remonte ton amour pour la musique ?

Je crois que la musique a toujours fait partie de moi, mes parents nous y ont initié très jeunes, mes frères et moi.  Mon amour pour la musique s’est développé à l’adolescence où j’ai renoué avec elle en apprenant à l’intégrer à mes idées et à partager celles-ci par la chanson. Cette passion tient aussi du fait que je crois qu’il y a un parallèle entre la création d’un univers et le développement de l’individu. Il y a donc de fortes répercussions sur la manière avec laquelle j’aborde la vie et donc, même si je crois avoir beaucoup d’imagination, j’ai de la difficulté à m’imaginer être moi-même dans un autre contexte.

 2. Quand as-tu réalisé que ce que tu écrivais était complètement éclaté et croyais-tu que ce style particulier allait te permettre de percer dans le milieu ?

La littérature, la peinture et la poésie que j’aime sont généralement teintées de surréalisme et ça a toujours existé pour moi. Quand j’ai commencé à écrire, je ne me suis pas posé de question et tout ça est venu très spontanément. Quand on me l’a fait remarquer les premières fois, je crois que c’était lors de mes premières participations à des concours, c’est là que j’ai pris conscience de cette différence. J’ai alors tenté d’essayer d’écrire des chansons plus réalistes « pour voir » et ça a donné « Comme des rames » qui a encore été considérée comme surréaliste et imagée. Aujourd’hui, je crois que c’est en effet un des points qui me distingue comme auteure.

 3. Tu affirmes t’inspirer de plusieurs formes d’art comme la peinture et la littérature classique lorsque vient le temps de composer. En quoi toutes ces formes d’art t’inspirent-elles ?

J’ai étudié le cinéma durant une session à l’université. J’ai retenu l’importance qu’on doit accorder à toutes les formes d’art pour arriver à bien en comprendre une, ou du moins pour arriver à avoir l’esprit plus large et être au courant de ce qui existe. Je n’en reviens pas quand je pense à tout ce qui a déjà été fait et inventé. Ça remet les choses en perspective et ça me donne le sentiment que je ne serai jamais à court d’idée ou d’inspiration. C’est une grande richesse qui est accessible à tout le monde.

 4. Tu comptes déjà bon nombre de distinctions et de prix à ton actif. À quel point est-ce important pour toi que ta musique soit reconnue par tes pairs ?

Chaque prix que j’ai reçu a toujours été une surprise pour moi. Dans le sens où j’essaie de ne pas m’en faire une réalité, mais plutôt comme un «Noël» à chaque fois. C’est très valorisant quand ça arrive et ça aide à persévérer.

 5. Où te situes-tu dans le paysage musical québécois ?

Entre l’avion et le tournevis. J’essaie d’être la continuité plutôt que la reprise.

6. Comment une artiste de musique émergente réussit-elle à faire son chemin et gagner décemment sa vie ? (décemment étant bien subjectif)

Une artiste de musique émergente ne gagne pas décemment sa vie; L’argent reste encore un grand mystère pour moi, je préfère le troc. Je fais mon chemin en prenant le temps de contempler ce qui arrive. J’attends d’être en accord complet avec mes chansons pour que l’album soit le plus représentatif possible de ma personne et de ce qui m’intéresse. Je veux être honnête avec moi-même et les gens. Il faut probablement être très naïf pour aspirer à faire ce métier, mais très convaincu aussi. J’ai découvert beaucoup de choses en moi que je croyais inexistantes en ‘bookant’ mes tournées et je peux maintenant apprécier et me délecter de l’aide de mon gérant qui me permet de respirer mieux.

 7. Parle-nous de tes complices de scène ?

Mes musiciens sont apparus au même moment où je me suis dit que je ferais de la musique mon métier, en 2010. Ils m’ont vue évoluer dans la compréhension de la musique et je les ai vus évoluer aussi de diverses manières. J’ai rencontré Daniel qui jouait dans des groupes que j’écoutais quand j’étais au secondaire (Manouche, Frootfly) lors de mon premier spectacle avec les cordes parsemé d’effets Larsen puis j’ai rencontré le trio à cordes (Mélanie, Fany et Élyzabeth) dans mon salon alors que mon frère Mathieu avait décidé de m’écrire des arrangements de cordes. Nous avions mangé du chili.  Aujourd’hui, Mathieu a lui aussi beaucoup évolué dans son écriture, il étudie au conservatoire de Bordeaux, en France. Je commence moi-même à construire des arrangements avec mes musiciens. J’ai aussi appris à me faire confiance et à faire des spectacles solos, ce qui m’était difficile de faire auparavant.

 8. À quoi ressemble un spectacle de Klô Pelgag ?

Je cherche à faire de mon spectacle quelque chose qui ne soit pas robotique dans le sens où les chansons resteront les mêmes, mais que l’ensemble de ce qui fait un spectacle change à chaque fois. Je ne dirai jamais la même chose ou sinon, je vous avouerai que je l’ai déjà dit. Je vous raconte des histoires, j’improvise et j’essaie d’être le plus libre possible pour offrir quelque chose qui soit vrai et en rapport direct avec les gens… même en inventant beaucoup. C’est aussi un spectacle riche en musique vu l’instrumentation et les arrangements qui font ressortir la beauté d’un accord. J’amène toujours un objet et un nouveau mot. Ce fut longtemps un sablier, mais il s’est cassé alors je l’ai remplacé par un dinosaure . Aussi, je crois qu’une des forces de mes chansons c’est qu’on peut les écouter à plusieurs reprises en découvrant de nouvelles choses à chaque fois. C’est comme des surprises cachées entre les mots.

 9. Tu sembles t’amuser beaucoup avec les mots. Est-ce que la littérature (nouvelles, récits) fait partie de tes archives bien enfouies ou fait-elle partie d’un projet plus ou moins rapproché ?

J’ai écrit quelques nouvelles par le passé et j’ai commencé à écrire des romans à trois reprises sans jamais poursuivre. Je crois que c’est plus un projet de vie qu’un projet à court terme parce que pour moi, le roman représente la forme littéraire suprême et il me faudra travailler longtemps pour parvenir à en être satisfaite ou peut-être simplement je devrai atteindre la même forme de naïveté qui m’a poussée à écrire mes premières chansons. Pour l’instant, je laisse macérer des histoires au fond de ma mémoire.

 10. Quelle relation vis-tu avec les miroirs ?

Je trouve assez intéressant et étrange à la fois que l’on puisse se scruter le pompon sans vraiment atteindre un regard exterieur. Sinon, j’ai récemment participé au Festival d’été de Québec, ce qui était déjà un grand honneur en soit et j’y ai remporté un prestigieux prix Miroir se prénommant: Célébration de la langue française. Mon cerveau n’a pas encore assimilé la nouvelle alors il faudra encore attendre un peu pour un grand manifeste sur le sujet. À la suite de cette grandiose annonce qui fût déclarée sur les plaines d’Abraham, j’ai demandé le FEQ en mariage. C’est disponible ici (www.klopelgag.com). Je succède ainsi à plusieurs grands artistes que j’admire: Pierre Lapointe, Richard Desjardins, Jean-Pierre Ferland, Dédé Fortin et plusieurs autres. C’est quelque chose d’inespéré vu le fait que je ne possède pas encore d’album. Je serais, paraît-il, la première femme à recevoir ce prix ainsi que la personne qui existe depuis le moins longtemps (la plus jeune).

 11. Quand les gens pourront-ils te voir en spectacle dans ton coin de pays ?

Je travaille présentement sur mon premier album complet ( j’ai sorti un quatre titres numériques en avril dernier) et donc, il n’y a pas de spectacles prévus en Gaspésie dans les prochains mois. Je fais plusieurs dates à l’automne dans la région de Montréal et je retournerai aussi en France afin de participer à L’estival de Saint-Germain-en-Laye. Ce serait évidemment une grande fête pour moi de pouvoir venir présenter l’album l’été ou le printemps prochain, un de mes petits rêves est de manger la poutine aux crevettes du Valmont Plein air (Cap-Chat) après un lancement annemontois.

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